Bienvenue sur ce site d'information sans but lucratif, consacré aux années 60, à son environnement, à sa musique, à ses amplis, ses guitares et aux groupes anciens et actuels qui perpétuent cette magie des sixties !

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Les guitares Egmond

Egmond a été l'un des fabricants européen de guitares le plus important des années 60.

A l'origine Uilke Egmond (1878-1959) professeur à la retraite, fonde en 1932 une école de musique pour enseigner le violon et ouvre un magasin où il vend des instruments en provenance principalement d'europe de l'est.

En 1935, l'entreprise déménage à Eindhoven et les fils d'Uilke, Gérard (1904-1974), Dick (1920-1992) et Jaap (1921-1993) rejoignent la société pendant la seconde guerre mondiale et commencent la fabrication d'instruments à cordes essentiellement des banjos et des mandolines, et un peu plus tard des guitares acoustiques. Au début des années 50, l'entreprise emploie vingt personnes et fabrique cinquante guitares par semaine. Ses premières guitares électrifiées semblent apparaître vers 1955, ce qui en faisaient les toutes premières en europe et nous découvrions avec émerveillement ces "guitares électriques" en pensant naïvement qu'il suffisait de les brancher à une prise de courant ... !

Le groupe néerlandais "Tielman Brothers" importe le rock'n'roll au Pays-Bas avec de nombreux succés dont "Rock Little Baby of Mine" et l'exposition universelle de 1958 à Bruxelles consacre leur talent. De nombreux apprentis guitaristes vont vouloir les imiter, et Egmond va s'engouffrer dans ce nouveau marché, pour fournir cette demande en guitares électriques accessibles à tous les budgets même les plus modestes.

L'entreprise va donc monter en puissance et deviendra en volume, (avec l'italien EKO) la plus importante marque européenne d'instruments qui produira 250 modèles différents et va employer jusqu'à quatre vingt personnes avec une production de 2000 guitares par semaine grace à l'industrialisation de la fabrication.

Je tenterai également de vous aider à identifier votre Egmond bien que cette tâche soit rendue difficile par la rareté des documents officiels du fabricant, comme les catalogues, les publicités, mais aussi parce que beaucoup de guitares que vous trouverez proposées à la vente, soit dans les petites annonces internet, soit chez les professionels ne sont pas totalement originales et ont très souvent des accessoires modifiés, et parmis les plus courants citons les chevalets et les mécaniques.

  NE PERDEZ JAMAIS DE VUE VOUS QU'UNE EGMOND 100 % ORIGINALE EST TRES RARE

Ne vous fiez donc pas aux annonceurs car, même les boutiques spécialisées en guitares "vintage" se trompent régulièrement. Vous pouvez toujours me demander mon avis en m'envoyant des photos de votre instrument. N'acceptez pas de payer trop cher une guitare manifestement modifiée ce qui est presque toujours le cas pour les modèles d'entrée de gamme Lucky7 et Solid7, qui sont souvent proposées aux alentours de 300 €, ce qui est à mon avis très excessif pour un instrument qui ne sera jamais agréable à jouer.

LA POLITIQUE D'EGMOND EST DE PRODUIRE A BAS PRIX !

L'un des objectifs clairement affiché de la firme était de permettre à tout le monde d'acheter sa guitare et elle va pratiquer une politique de prix très bas, avec pour corollaire la recherche de procédés de fabrication simples et économiques, ce qui valu à cette marque une bien mauvaise réputation qui persiste encore de nos jours.

Pour illustrer les procédés de fabrication de cette marque, vous pouvez voir ci-dessous quelques équipements comme des moules, des presses, qui permettaient à la firme de produire en série et en quantité des instruments à des prix abordables, mais à la qualité souvent discutable.

 

Si les instruments d'entrée de gamme méritaient bien une mauvaise réputation, ce constructeur avait quelques modèles un peu plus haut de gamme étrangement peu connus du grand public.

De plus il faut signaler qu'il a été capable de fabriquer des instruments de qualité puisque dans les années 1975, il a travaillé suivant les spécifications du fabricant MARTIN, à la production de guitares acoustiques de qualité qui furent commercialisées sous la marque VEGA puis ALPHA.

Cependant Egmond ne pourra pas résister aux productions nippones et à la demande croissante d'instruments de meilleure qualité en provenance des US. Elle cessera son activité en 1976.

C'est donc un peu pour la réhabilitation de cette marque (bien que je ne sois pas certain d'avoir réussi) que j'ai décidé de rédiger cette page.

J'ai rencontré certaines difficultés car les informations disponibles sur Egmond sont peu nombreuses, et lorsqu'elles existent, elles contiennent souvent des erreurs. De plus la rareté des catalogues ne permet pas de dater avec précision les modèles ni d'en faire une chronologie fiable, c'est pourquoi j'ai décidé de faire une présentation des différents modèles sans parfois pouvoir dater leurs évolutions. Evidemment ce travail n'est pas exhaustif et d'ailleurs je ne mentionnerai que les instruments solid body électriques.

Enfin à l'inverse des guitares de légende comme la Stratocaster de Léo Fender qui n'a pas (ou peu) changé depuis l'origine, les modèles Egmond on subi une constante évolution parfois subtile ou parfois radicale qui crée une vraie difficulté à classer un modèle.

En effet ou le nom reste identique mais la forme change, ou le nom change mais l'instrument reste visuellement identique .... un vrai casse-tête !

Le modèle Lucky 7

La série 7 est devenue mythique et elle semble être apparue dès 1955 dans un catalogue de la marque sous la référence ES 113/21 CA et était présentée comme un modèle de guitare jazz demi-caisse d'une épaisseur de 60 mm. C'est donc au départ un petit instrument d'entrée de gamme purement acoustique comme celui-ci.

Et cette forme va perdurer tout au long de l'existence de la marque mais avec des finitions, couleurs, accastillages différents. Différentes formes de tête, de logos, de micros, de plaques, et de couleurs brownburst, blueburst, redburst et même blanc. La forme générale, la taile et l'épaisseur du corps de 60 mm resteront toujours identique.

C'est sous sa forme électrifiée qu'elle connaîtra le succès et au départ elle sera équipée de la fameuse plaque "Royal",  incluant le ou les micros, boutons et électronique, et dont la silhouette deviendra très vite célèbre. Avant 1960 cette plaque était de couleur noire comme sur les modèles ci-dessous en finition white, puis greenburst.

Cette plaque de micro "Royal"  était disponible également en accessoire, avec un micro (model PP1), deux micros (model PP2) ou trois micros (model PP3), et c'était une bonne idée pour électrifier une guitare accoustique de manière simple et économique sans modifier l'instrument. Elle était également disponible en version deux micros pour guitare basse (model PP4). Je l'avais posée moi-même en 1963 sur une guitare jazz Paul Beuscher et elle fonctionnait parfaitement.

Ci-dessous un modèle vers 1960 en finition brownburst, avec la plaque Royal P.P.1 désormais de couleur blanche, mais avec l'extrémité arrondie du micro, et pas encore équipée de la prise jack incorporée sur le dessus de la plaque.

Ci-dessous un beau modèle de Lucky7 qui paraît originale, de couleur greenburst (vert olive) équipée de la plaque P.P. 3, et qui est équipée de la prise jack incorporée sur le dessus de la plaque.

Il est assez rare de rencontrer un modèle 7 qui soit 100% original, tant la mauvaise qualité de l'accastillage incitait leurs propriétaires à remplacer les mécaniques, les chevalets, voire les micros et je vous signalerai à chaque fois ce qui ne semble pas original sur les photos que je vous présente.

La fabrication est très simplifiée avec un seul barrage en bois sous la table d'harmonie et aucun sous le dos. Elles sont fabriquées par petites séries au début, puis à la chaîne pour diminuer les coûts. Le bois utilisé était du contreplaqué de bouleau de Finlande.

Ce que vous voyez ci-dessous ce n'est pas la fabrication de boites de camembert géantes, mais des éclisses (les cotés) des modèles acoustiques.

Ainsi préparées les éclisses étaient assez minces pour pouvoir être courbées et insérées manuellement dans une forme, on y ajoutait les tables avant et arrière, et le tout placé sous une presse automatique était thermocollé en une seule opération. Ingénieux, simple et rapide.

Les manches étaient dépourvus de tige de renfort, et assemblés aux corps par un boulon qui traversait un ressort, permettant ainsi de régler l'angle manche/corps. Détail moins connu, mais une vis de blocage une fois l'angle manche/corps optimisé, était dissimulée sous le repère de la 17éme case du manche.

Ainsi la qualité médiocre de l'ensemble, fabriqué à moindre coût pour une diffusion plus large, rendait l'instrument peu fiable, et selon son lieu de stockage le manche devenait concave, les tables avant et/ou arrières avaient une fâcheuse tendance à se décoller des éclisses. Bref on en avait pour son argent !

Un modèle atypique de la famille Lucky7

Ci-dessous un modèle rarement vu que l'on peut classifier comme une évolution de la Lucky7, et qui pourrait être un modèle destiné à l'exportation ?

En effet si la couleur greenburst avec filet blanc peint sur le dessus de la caisse est une finition classique de la marque, le reste de l'instrument interroge.

D'abord la forme de la caisse n'est pas celle de la Lucky7 "classique" ni celle de la Solid7 dont la caisse est plus mince. La forme des ouies pointues dans leur partie supérieure n'est jamais vue sur d'autres modèles. La plaque blanche serait classique si le micro n'était pas rapporté sur le dessus. Enfin le manche avec les repères doubles ou triples n'est pas non plus la règle chez Egmond.

Un logo presque effacé subsiste encore sur la tête mais impossible de le lire.

Le modèle Kansas

C'est une évolution de la "Lucky7" qui en conserve la demi-caisse de taille moyenne (50 mm), avec quelques détails qui permettent de la différencier.

Tout d'abord la partie supérieure de la tête de la guitare est maintenant de forme arrondie au lieu d'être coupée en biais, ensuite sur le manche on a augmenté le nombre de repères (dots) qui s'approche maintenant des standards.

Elle est également équipée d'un cordier plus élégant en deux parties articulées indépendamment, et est disponible dans un premier temps acoustique sans micro "Kansas S 1", ou électrifiée avec la plaque PP1 "Kansas 1 ES 1", et disponible dans les couleurs sunburst ou redbust.

Ci-dessous une Kansas avec une finition originale de couleur "marron nuancé avec de belles rayures sombres", peu rencontrée sur une guitare référencée normalement "KANSAS S 1 Z".

Je dis normalement car telle qu'elle apparaît sur les photos de droite avec la plaque deux micros "PP2", elle devrait s'appeler  "2 ES 1 Z".

Or ce modèle deux micros n'apparait pas sur les catalogues, ce qui pourrait laisser penser que nous sommes en présence d'une acoustique "S 1 Z" que son propriétaire aurait électrifié avec une plaque PP2. Simple supposition mais bonne idée, puisque l'adjonction d'une plaque PP2 ne nécessitait pas de transformation de l'instrument.

Par la suite les micros et le logo changeront ainsi que le cordier qui reçois un modèle avec vibrato, comme nous le montrons dans les photos suivantes. Elles deviennent un petit modèle souvent nommé Jazz model vers 1969/70.

Autre modèle avec micros, pickguard, boutons et tête différente.

Ci-dessous encore un beau modèle exploitant les formes bien connues de la Lucky7 ... Egmond ne perd guère de temps à étudier des nouveautés, et reprend les vieilles recettes.

A première vue, on pourrait le croire identique au précédent sauf que ce n'est pas le cas. Maintenant elle est équipée de micros jazz dejà vu sur d'autres modèles Miami, Blizard, Colorado, elle possède aussi un pan coupé pointu "à la Florentine", et d'un logo script disposé verticalement et au centre de la tête..

Ci-dessous d'autres variantes de la Kansas avec des pan coupés "à la florentine" de millésimes différents équipées de micros différents.

Ce modèle avec un nouveau cordier spécifique et une tête plus large, prendra le nom de "Kansas junior".

Kansas bass

Comme pour les autres modèles, la Kansas est également déclinée en version basse. Et toujours la même forme de Lucky7. Quand au manche il ne possède que 20 cases, dérogeant ainsi à la règle de la marque qui monte presque toujours des manches longs de 24 cases. Enfin une petite basse compacte !

Ci-dessous deux modèles qui diffèrent par la finition de la tête, sunburst ou noire, par le logo horizontal ou vertical, et par le cordier. Le micro est par contre identique.

 

L'extraordinaire engouement pour les guitares extra-plates d'Egmond arrive en france sous l'impulsion des premiers groupes de rock hexagonaux.

Probablement parceque en 1960, les premiers groupes "rock" qui naissent en france sont équipés de guitares, soit de leur propre fabrication, soit par des modèles bon marché. Et c'est donc alors que l'on voit fleurir sur les pochettes des 45 trs, les premières guitares électriques Egmond Solid 7. Et notamment l'un des plus célèbre des groupes français " Les  Chaussettes Noires" va inciter de très nombreux jeunes à imiter ces "idoles" et acheter l'instrument de leur rêve, et ce sera une EGMOND extra-plate la Solid 7, comme les deux premières pochettes (1961) de ce groupe nous le montre (hormis une Ohio six cordes basse).

  

Le modèle Solid 7

La Solid 7 qui apparaît en 1957 est la grande soeur de la Lucky 7. En effet si la première avait hérité d'une silhouette assez classique rappelant une guitare acoustique avec une petite caisse de résonnance à un pan coupé (cut away), le modèle "solid" arbore un look qui se voulait résolument différent et plus moderne, plus "électrique". Le corps était vraiment mince et méritait bien le terme d'extra-plat avec 25 mm d'épaisseur et était malgré les apparences, creux mais sans ouies, avec la fameuse plaque "Royal". Elle était disponible en deux ou trois micros, avec ou sans vibrato.

Ici, probablement l'un des premiers modèles vers la fin des années 50 en couleur greenburst, avec la plaque noire PP2, et la tête conventionnelle symétrique avec les mécaniques des deux côtés. Le manche de 20 cases est bordé d'un binding blanc et possède quatre repères. La particularié de ce modèle est la prise jack montée sur le dessus de la table, alors que l'immense majorité des solid7 de cette époque n'en possédaient pas. Seul un câble sortait du dessous de la plaque pour le branchement sur un amplificateur ce qui était peu commode. Il est donc possible que selon le marché destinataire, Egmond ait pu équiper de la sorte certains de ses modèles.

Ce modèle ci-dessous  de couleur Redburst, montre les changements apportés vers 1960. Les plaques micros PP2 ou PP3 comme ici, deviennent de couleur blanche, et la tête va se moderniser une première fois avec une forme allongée assymétrique supportant les mécaniques d'un seul côté. Ce modèle estampillé "Super Solid 7" est muni d'un chevalet vibrato assez rustique.

Ces modèles ne seront dotés d'un trussrod que vers 66, ce qui peut expliquer tous les problèmes rencontrés avec les manches des premières générations qui en étaient dépourvus, et qui se déformaient fréquemment rendant la guitare injouable, ce qui vaudra une bien mauvaise réputation à la marque.

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Ci-dessous quelques modèles de Solid 7 montrant les trois types de tête utilisés, les plaques "Royal" blanches avec les extrémités des micros arrondies puis rectangulaires et elles sont alors estampillées "Egmond". Deux types de cordiers, le premier avec cordier court séparé plus le chevalet/vibrato, et le second avec cordier long faisant en même temps office de chevalet "tout-en-un". On ne trouve pas plus simple ... et surtout plus économique !

Les premiers modèles n'avaient que quatre repères sur la manche, puis six. Avec l'appellation "Super Solid 7" elles bénéficient d'un binding "filet" blanc bordant la touche. Les teintes restent classiques, greenburst, brownburst et redburst. Mais on peut observer diverses variations comme des modèles sans liséré blanc autour de la caisse.

Ci-dessous une autre "Super Solid7" greenburst. Plus récente que la précédente avec la nouvelle tête de troisième génération plus classique, le manche qui perd son binding (économies, économies ...) possède par contre six repères au lieu de quatre (on ne cherche plus à comprendre ... !). La plaque Royal PP2 ou PP3 comme ici, dispose maintenant des extrémités de micros rectangulaires et la sortie jack est enfin facilement accessible sur le dessus de la plaque.

Ci-dessous nous voyons l'ultime évolution de la Solid7 qui va prendre alors le nom de Flash.

Le modèle Flash 3ES1  ci-dessous à gauche, ne semble pas proposer de réelles nouveautés à tel point qu'on pourrait la prendre pour une "Super Solid7", sauf à remarquer la présence d'un manche de 21 cases avec huit répères (dots) ronds incrustés dans la touche et d'un chevalet bois.

Mais par contre le modèle Flash 2EL2 ci-dessous à droite propose une évolution vraiment significative selon le desciptif du catalogue, je cite : "une table bombée arch-top unique sur ce genre de guitare semi-creuse et ultra-mince, deux micros "Magitone" réglables séparément, un nouveau vibrato "Vibralux", un manche en érable avec touche palissandre et beaucoup d'autres caractéristiques professionnelles".

Ci-dessous à gauche la photo d'une rare Flash 2EL2 avec un chevalet qui n'est pas conforme à l'original, car il devrait être en bois et pas métallique.

Les trois autres photos représentent des vues de l'usine Egmond où l'on voit une petite série d'une vingtaine de Flash 2EL2. Remarquons que ces instruments en sont au stade de la vérification visuelle par un technicien, puis du contrôle sonore de l'instrument. Ces guitares en fin de chaîne sont terminées, et nous constatons que cette petite série n'est pas homogène. En effet les instruments que l'on aperçoit, sont en majorité en finition "naturel" avec la tête de couleur noire, sauf quelques têtes en finition "naturel" et peut-être trois corps qui semblent être peints en noir ou du moins d'une couleur foncée.

En bas à gauche le technicien saisi un instrument de façon aléatoire dans la série. Nous remarquons aussi que cette série comporte des manches avec des repères simples ou des repères triples ou quadruples qui sont caractéristiques des modèles Rosetti et destinés normalement au marché britannique.

Comme quoi il est souvent difficile de se fier entièrement aux publicités et catalogues pour déterminer précisémment les caractéristiques d'un instrument Egmond puisque les modèles pouvaient être assez différents sur une même série du même millésime.

Les modèles Solid 7 by Rosetti

Ci-dessous une solid7 deux micros première génération avec les deux pans coupés à la florentine.

Ci-dessous quelques détails du modèle Sheerline7 dont l'appellation montre bien son appartenance à la série 7 ... et dont c'est l'ultime évolution car le modèle va disparaître du catalogue. C'est toujours un corps creux et, vu la fixation du manche à l'arrière je ne suis pas totalement affirmatif concernant la présence d'un trussrod, malgré le cache métallique qui est peut-être ici dans un but purement décoratif ! Notons que sur le catalogue Bell 1963 la première version de la tête était de forme allongée

Le modèle Lucky Star (by Rosetti)

Une bien jolie variation de la Solid 7 avec l'apparition de deux ouies latérales montrant que l'on est en présence d'un modèle hollow body avec l'extrémité des pans coupés adoptant enfin une forme arrondie particulièrement harmonieuse que l'on ne retrouvera malheureusement pas sur d'autres modèles.

Le modèle Lucky Squire (by Rosetti)

Vous aurez probablement remarqué que c'est la même que précédemment, sauf le micro, et l'adjonction d'un vibrato ce qui la rend encore plus esthétique... mais ce n'est que mon goût personnel ! Je note aussi la présence d'un pickguard et d'un chevalet métallique dont je doute qu'il soit original pour ce dernier. C'est une hollow-body avec une caisse d'épaisseur similaire à celle d'une Lucky7 soit 6 cm.

Une vidéo de test ici : https://youtu.be/FpfWMulbZAM

Hélas toujours pas de truss rod à l'horizon !

Le modèle ci-dessous a une forme de caisse identique aux deux modèles précédents, le pick-guard est également identique. Il en diffère cependant par le sélecteur de micros qui prend ici la forme d'un clavier. Une réserve concernant le cordier/vibrato et le chevalet qui ne sont pas d'un type utilisé par Egmond.

Ensuite un modèle de basse de couleur rouge (assez inhabituel sur des hollw-body) avec un chevalet plastique assez "cheap" et un cordier minimaliste.

La Basse 7 (by Rosetti)

La série 7 ne serait pas complète sans qu'Egmond ne propose un modèle de guitare basse dont le look est naturellement assorti  à celui de la Solid 7. Ci-dessous un modèle avec un beau cordier, un manche de 23 cases, et un trussrod. Remarquons les cornes dissymétriques.

Quelques autres photos pour illustrer ce modèle dans des variations habituelles chez Egmond.

A gauche probablement la plus ancienne avec un cordier court et équipée d'une plaque deux micros Royal aux extrémités rectangulaires.

En bas à droite une Bass 7 by Rosetti avec un seul pan coupé "à la florentine". Immédiatement à sa droite, un modèle avec cordier/chevalet tout-en-un sans doute infiniment plus économique ... ! A propos de ce modèle si vous observez attentivement vous verrez que son propriétaire à "recloué" littérallement le côté gauche de la table sur l'éclisse, de laquelle est s'était probablement décollée. Je vous rapelle que ces modèles de guitares et basses ont un corps creux. Ce détail illustre bien, s'il en était nécessaire, la fragilité et la légèreté de construction de ces modèles très bon marché.

Notons que les basses Egmond sont dotées de manches 23 ou 24 cases ce qui est assez peu courant chez les autres constructeurs.

Le modèle Manhattan

C'était un modèle ultra économique qui ne coûtait que 125 florins soit l'équivalent de 55 euros avec son équipement complet, cordon, sangle, méthode, accordeur, médiator et pouvait être payée en dix mensualités. C'est l'un des magasins de vente de la marque s'appelant "Manhattan" qui donna son nom à ce modèle et qui les proposait à la vente par correspondance au moyen de publicités paraissant dans la presse radio et musicale, comme en témoigne les publicités ci-dessous.

Nous découvrons à droite ci-dessous un modèle nommé Egmond Electro 3 que nous pouvons rapprocher, de par son corps de forme assymétrique, du type Electra 2éme génération/Typhoon, et avec une demi-plaque de protection. Encore une curiosité !

 

Cousin éloigné ou parent pauvre de la Solid7, ce modèle avait un aspect minimaliste pas vraiment enthousiasmant. Une simple planche en bois de 25 mm d'épaisseur, avec dans sa première version 1961, une peinture martelée gold, bleue ou rouge (hammered gold, hammered blue, ou hammered red) unie un peu triste et surtout deux pans-coupés horizontaux bien peu esthétiques.

Rapidement elle va être modifiée avec des pans-coupés qui seront relevés et arrondis version Solid7, avec six repères sur la touche, et elle prend l'appellation "Manhattan Deluxe".

Ici en version redburst et équipée de la plaque PP2 deux micros.

Ci-dessous à gauche la publicité pour la vente par correspondance de ce modèle Manhattan qui coûtait environ 55 euros payables en 10 mensualités .... ! Au centre un modèle couleur Gold assez rare.

Les différents modèles de micros

Après les plaques PP1, 2 et 3 apparue dans les années 50, c'est vers 1960 que sont apparus les premiers micros built-in de la marque, en majorité à simple bobinage, il semblerait toutefois que le modèle "Powertone" soit un humbucker... ? En particulier il semble que la Flash 2EL2 fut la première à en être équipée. En complément de la forme des corps que nous verront plus bas, ils pourront vous aider à affiner au mieux votre instrument.

Les modèles Airstream

Egmond monte un peu en gamme avec le modèle Airstream créé pour le marché britannique. Moins rustique que les modèles de la série 7, il abandonne la plaque blanche Egmond/Royal des origines pour des micros built-in chromés avec un pick-guard perloïd.

La grande innovation est le cordier vibrato dont l'aspect extérieur est copié sur celui de la jazzmaster de Fender. Il sera baptisé "Vibratone" par la suite et passera de deux petites vis de réglage à une vis unique et plus grosse. Le catalogue mentionne qu'il est bi-directionnel (il peut tendre ou détendre la corde) contrairement à son prédécesseur qui ne fonctionnait que dans un sens !

Elles ont un corps creux comme les solid7 (semi-solid body d'après le catalogue mais je n'ai pas vérifié) sans trussrod et disponibles en couleur sunburst, redburst, brownburst avec pour certains modèles des repères trois points sur la touche.

A remarquer le demi-pickguard de l'Airstream II du catalogue BELL 1963 ci-dessous (II pour deux micros) ainsi que la tête plus allongée un peu inhabituelle chez Egmond

Voici donc tout d'abord le premier modèle que je pense être le plus ancien et que je qualifierai de "première génération". Ce modèle est probablement contemporain de l'Airstream et hérite de la forme symétrique du bas de caisse et des deux échancrures dont les exprémités sont plutôt pointues. Le corps est en multiplis sans chanfreins, vibrato TK2 avec embout de bras de vibrato rond, avec un demi pickguard blanc perloïd (assez rare) et une tête allongée (également rare). Ici un modèle 2 micros en couleur redburst suivi d'un modèle 3 micros en couleur sunburst.

Ci-dessous un modèle couleur brownburst que je qualifierai de "deuxième génération" avec un corps creux sans découpes de confort, arborant le bon logo "Airstream2 by Rosetti", sur une tête revenue à la normale et le pick-guard intégral.

Les repères trois et quatre points sur le manche sont caratéristiques des modèles destinés au marché britannique. Après les années Lucky7 et Solid7, on avait enfin une petite guitare solid-body vraiment beaucoup plus séduisante.

Ces modèles vont évoluer comme Egmond le faisait habituellement et comme le montre cette "troisième génération" d'Airstream2 by Rosetti qui présente des évolutions importantes par rapport à la précédente.

La première nouveauté est l'adoption du corps plein. Un corps solide permet en effet de visser directement le manche sur le corps rigide par l'intermédiaire d'une plaque de fixation à l'aide de quatre vis, solution la plus répandue chez tous les fabriquants.

La seconde est la présence d'un cache trussrod pouvant laisser penser que le manche est désormais renforcé par une tige métallique améliorant nettement sa rigidité et sa rectitude, ce qui était le point faible des modèles précédants.

La troisième nouveauté est l'apparition de cette nouvelle couleur rouge vers 1961 qui va être la règle (pour un temps) chez tous les constructeurs, obéissants ainsi à la mode lancée par le guitariste des Shadows Hank Marvin et sa célèbre Fender Stratocaster "fiesta red".

A défaut de pouvoir acquérir la même, totalement hors de prix à l'époque, les jeunes guitaristes pourront avoir à moindre coût un instrument de la bonne couleur pour imiter le fameux guitariste à lunettes ... !

Ci-dessous un très beau modèle Airstream3 (trois micros) conforme aux spécifications du catalogue.

Airstream basse

Ici la déclinaison de l'Airstream en version basse comme le montre un extrait du catalogue 1963 du distributeur britannique BELL ci-dessous à gauche. Ce catalogue mentionne la nouvelle couleur rouge également disponible pour la basse.

Cependant c'est un modèle rare en couleur sunburst que vous pouvez voir ici. Il est pourvu d'une petite découpe de confort et l'on remarque pour la première fois les grandes mécaniques capotées Van Ghent avec la clé en matière plastique aspect "ivoire" d'un plus bel effet.

Petit apparté sur le fabricant hollandais bien connu "Van Ghent" qui fournissait Egmond en mécaniques et notamment ces élégants modèles capotés de grande taille pour basse, nouveaux à l'époque.

Ce fabricant existe encore en 2020, et fabrique toujours des mécaniques, des frettes et des cordiers principalement pour guitares accoustiques. Gebr. van Gent B.V.

Le modèle Rambler

Modèle inclassable avec un look peu ou prou Lucky 7 et un corps hollow-body à l'origine, pour devenir solid-body ultérieurement, mais de nouveaux micros, un nouveau chevalet capoté à pontets individuels et un vibrato TK2 "vibratone".  

Ici un beau modèle avec tête "stratoïde" et logo vertical.

Ci-dessous un modèle avec une tête de forme "Vox", un logo Egmond en position verticale. Le modèle beige avec le pickguard tortoise semble avoir été redécoré selon la fantaisie de son propriétaire ... !

Rambler basse

Ci-dessous un modèle de basse assorti à la ligne Rambler avec une tête de forme Vox, un logo Egmond en position verticale et doré peu visible sur les photos. Un manche très long de 24 cases et un dos noir assez curieux (d'origine ?). Peu d'exemplaires ont été rencontrés.

Les différents types de vibratos

De gauche à droite du plus ancien au plus récent. Le plus ancien plutôt rustique que l'on trouvait sur certains modèles de la série7 et également en accesoire, présumé TK1, permettait seulement de hausser la note, alors que les suivants sont bi-directionnels.

Autres noms utilisés :  "vibratone" pour le TK2, "vibralux" pour le TK4 ( pour les extra-plates ), "Vibralux" TK3 ( pour les modèles à caisse ).

Les modèles Electra (1ère génération)

Nous montons encore en gamme avec le modèle Electra qui suscite quand même quelques incertitudes par manque de documentation.

Il y a en effet deux modèles portant le nom d'Electra et qui sont cependant assez différents. Je ne saurai dire quel modèle a précédé l'autre, cependant je vais partir du principe que la plus rustique est la plus ancienne.

Ci-dessous la plus ancienne avec la forme du corps symétrique, les extrémités des cornes "pointues", avec la première génération de micros "built in" Powertone, sans chanfreins de confort. Elle est bien estampillée "Electra2" malgré la présence de trois micros ... !

Mais en y regardant de plus près, il est facile de se rendre compte que le chiffre 2 suivant le nom d'Electra n'est pas d'origine car, il n'est pas du même caractère et n'est pas aligné. Il a manifestement été rajouté après coup.... ! Surtout que cette "Electra" est en tout point identique à l'"Airstream3" présentée plus haut.

Petit rappel concernant le logo de la marque qui était inscrit au pochoir sur les têtes, laissant donc à l'importateur le choix du logo de l'instrument, ce qui conduisait parfois à des marquages étonnants !

Classée ici dans la catégorie "Electra", en voici une évolution en couleur sunburst qui en diffère par les points suivants : apparition de deux chanfreins de confort, modification des micros avec l'adjonction des vis réglables (ils prennent alors le nom de "Deluxe Powertone"), le cache trussrod  comporte maintenant un motif stylisé, et enfin l'extrémité inférieure du pickguard n'est plus pointue mais arrondie.

A l'exception des mécaniques chromées, et en se référant au catalogue 1965 de la marque, ce modèle correspondrait à la désignation "Egmond 2". Il existerait également en version trois micros sous le nom d'"Egmond 3", ainsi qu'en couleur cherry-red.

Le modèle Scout

Encore un modèle intermédiaire et très déconcertant ... mais c'est chose habituelle chez ce fabricant.  Il est visiblement bas de gamme pour le corps. Egmond utilise probablement les fins de stock de la fameuse plaque blanche "Royal" qui va disparaître du catalogue. Ici elle est directement vissée sur un corps dont la forme préfigure celle de l'Electra deuxième génération, à moins qu'elle n'en soit dérivéee ... ?

En tout cas ce modéle est pour le moins minimaliste car il ne dispose pas de vibrato, et est équipé d'un chevalet en plastique blanc vraiment cheap ! Par contre je m'étonne que le manche soit fixé par une plaque à quatre vis et dispose d'un truss-rod ... une touche de luxe chez Egmond !

La basse est à l'avenant et cerise sur le gâteau, j'ai trouvé une petite vidéo sur le net d'une Scout Bass injouable à cause d'un manche concave (malgré la présence d'un cache trussrod peut-être factice ...) Allez voir c'est ici =>   https://youtu.be/cxsnXooQFUs  

Les modèles Electra (2ème génération)

Mais voici que dans le catalogue Paul Beuscher de janvier 1963 apparaît un nouveau modèle Electra dont la nouvelle forme dissymétrique du bas de caisse ainsi que l'extrémité de l'échancrure inférieure rappellent fortement la silhouette de la jazzmaster de Fender.

Bien que le document que je vous propose plus bas à gauche soit de mauvaise qualité, on aperçoit un demi pickguard pas tout à fait identique à celui dont était équipé l'une des premières version d'Electra (voir plus haut) ainsi qu'une tête étroite et allongée.

Et j'ai découvert enfin un exemplaire rare de ce nouveau modèle qui possède la particularité d'avoir un gainage vinyle bicolore, une face rouge, et une face grise. Cependant avec son pickguard qui paraît mal ajusté, sa tête étroite et allongée équipée de deux demi-mécaniques (peut-être pas d'origine), il donne l'impression d'un modèle achevé à la va-vite et je n'ai jamais revu cette configuration sur aucun autre modèle Egmond !

Le modèle précédent restera donc sans lendemain puisque l'année suivante le demi-pickguard disparaitra au profit de la plaque de protection complète mais de couleur plus foncée "lie-de-vin", et d'une tête ramenée à des proportions plus raisonnables. La page du catalogue Egmond (ci-dessous à droite) montre un gainage vinyle de couleur claire que nous retrouvons sur les modèles en photos en dessous.

Nous retrouvons ci-dessous une jolie série d'Electra que l'on pourrait qualifier de troisième génération, avec des finitions vinyle gris, beige ou tweed, avec des plaques de protection de trois variétés plus foncées, sauf sur le dernier modèle ou l'on retrouve la finition perloïd habituelle chez Egmond. Sur certains modèles le pickguard et la tête sont matchés.

Elles sont badgées soit "Rosetti3 Foreign" soit "Egmond". Vous remarquerez que ces modèles possèdent tous trois micros et sont toujours dépouvus de découpes de confort. Je n'ai jusqu'à présent pas rencontré de modèles deux micros.

La Basse 9 (by Rosetti)

Ce modèle de basse aurait pu s'appeler "Electra Bass" (2ème génération) car elle est dans la droite ligne esthétique de l'Electra 112/2 ci-dessus, avec une finition vinyle de couleur claire et un pickguard lie de vin foncé qui recouvre également la tête. Des mécaniques capotées lui donnent une touche luxueuse. Elle existait également en vinyle gris/bleu avec motifs façon tweed. On peut aussi les rapprocher des Typhoons sauf qu'elles ne sont pas pourvues de découpes de confort.

La Basse 9 (by Egmond)

Encore une basse9 mais un modèle de la maison mère "Egmond", avec les mêmes micros, les mêmes mécaniques, mais en finition vinyle noir. Et contrairement à leurs homologues destinées au marché britannique, elles sont pourvues de chanfreins de confort !

Comment reconnaître les grandes familles d'électriques ?

Conscient de la grande difficulté à reconnaître ces différents modèles électriques, voici une planche comparative des trois principales formes générales du corps rencontrées, et qui pourra je l'espère, vous aider relativement facilement à faire un premier tri. Il s'agit donc d'observer la forme du corps et notamment des échancrures.

A gauche, notez la forme de la première catégorie d'instrument, elle est commune aux Airstream et Electra "première génération", et elle est caractérisée par les deux extrémités des grandes échancrures assez fines et "pointues", et la partie inférieure du corps symétrique.

Au centre la forme de la seconde catégorie de corps est commune aux modèles EG2, EG3, et Thunder, et possède des échancrures nettement plus réduites, la partie inférieure du corps reste symétrique.

A droite la troisième catégorie de corps est nettement différente, avec une forme typique "jazzmaster", et qui est commune avec la "seconde génération" d'Electra, les 2V, 3V, les Typhoon, ainsi que les Tempest, et avec la partie inférieure du corps assymétrique.

Ces principes sont la règle de base de laquelle il faut partir, mais ensuite de nombreuses exceptions à cette règle existent. Il faut alors examiner d'autres éléments, que nous essayons d'expliquer dans chaque rubrique, pour pouvoir affiner un peu ce premier tri. Une attention particulière est nécessaire entre Electra et Thunder, car la deuxième génération du modèle Electra à la forme du corps de la Typhoon ....

Pour ajouter à la confusion j'ai vu des Thunder avec le pickguard d'une Electra et pire encore dans un catalogue des "Typhoons Solid" avec les deux échancrures de forme "jazzmaster" alors que le bas du corps reste symétrique, avec la Typhoon bass assortie  .... merci Egmond !

Le modèle Rocket

Un nom bien ambitieux pour un modèle d'entrée de gamme dépourvu de vibrato avec un cordier assez sommaire. La guitare possède un corp plein de 2,8 cm d'épaisseur, et est disponible en un, deux, ou trois micros comme indiqué dans le catalogue ci-dessous. 

La basse quand à elle, n'est disponible qu'avec un seul micro. Dans le catalogue BELL 1965, la physionomie de cette basse est semblable à celle de la Royal basse ci-dessus avec un corps plein symétrique, sauf un cordier simplifié non capoté. Et remarquons au passage le commentaire catalogue qui indique "two pover-full pick-ups" .... comme quoi les descriptifs publicitaires étaient souvent bourrés d'erreurs.

Basse Rocket

Ci-dessous une Rocket basse qui se caractérise par la position médiane (middle) de l'unique micro. Elle s'en démarque toutefois avec l'apparition d'un nouveau cordier amélioré, ainsi que d'un chanfrein de confort.  

Notons qu'elle est également presque identique à la Royal basse que nous avons vu plus haut, avec la même plaque blanche unie, la même finition redburst ce qui est peu courant, et les mêmes mécaniques capotées VanGhent. A nouveau seul le cordier l'en distingue.

Les modèles EG-2 et EG-3  (shaded models)

Avec les Egmond 2 et 3 nous sommes en milieu de gamme, avec un corps plein de 35 mm d'épaisseur et chanfreins de confort, avec une forme symétrique arrondie du bas de la caisse et deux pan-coupés aux formes raccourcies par rapport au modéle Electra première génération. Elle existe en deux ou trois micros et n'est disponible qu'en couleur sunburst. Elle est équipées d'un trussrod et d'une plaque 4 vis pour le manche.

Elle est également désignée sous le nom de Shaded Models EG-2 et EG-3. La basse correspondante est désignées comme BEG-2.

Cette série prendra ultérieurement le nom de Thunder.

Un modèle de basse BEG-2  

Ci-dessous un joli modèle de basse BEG-2  (de forme Thunder avec bas du corps de forme ronde et symétrique) et conforme au catalogue 1967 ci-dessus. Le logo "Thunder" n'est pas d'origine.

Le modèle EG 2

Ci-dessous une EG2 "shaded models" vers 1970 qui paraît originale. Manche de 21 cases et plaque "sparkling perloïd" de couleur blanche est assez peu répandue chez Egmond.

Noter le petit détail de la couleur blanche de l'extrémité en plastique du bras de vibrato peut-être pour l'assortir à la couleur du pick-guard ?

Les modèles EG-2V et EG-3V

Egmond passe à la vitesse supérieure en proposant ces nouveaux modèles qui reprennent le design de l'Electra deuxième et troisième génération, copié sur la Fender Jazzmaster.

Voici l'Egmond EG-2V ou EG-3V selon le nombre de micros, le V signifiant que nous avons une finition vinyle qui est disponible en couleur noire ou rouge. Car c'est la tendance comme chez le concurrent européen Höfner par exemple.

Nous sommes ici en milieu de gamme, avec truss-rod et chanfreins de confort (c'est d'ailleurs la seule différence avec les Electra de troisième génération), reconnaissable à la forme disymétrique du corps et deux pan-coupés aux formes jazzmaster. 

Le cordier/vibrato qui ressemble fortement à celui de la Jazzmaster équipera maintenant la plupart des modèles Egmond. Cette série prendra ultérieurement le nom de Typhoon.

Ci-dessous une 2V avec des mécaniques en métal qui ne sont pas d'origine.

Ci-dessous une  EG-3V rouge originale.

Ci-dessous une basse B2V recouverte de vinyle noir. Le manche paraît être assez étroit au sillet et guère plus au chevalet (il me rappelle celui de mes basses Eko), et certainement inconfortable pour le jeu au doigts, l'espace entre les cordes étant assez faible. Mais il est vrai qu'à cette époque les bassistes jouaient soit au pouce, soit avec un médiator. Notons que la tête est dépourvue d'oeillets (bushings) pour le passage des mécaniques. Celà semble une habitude chez Egmond, c'est plutôt sommaire et assez peu esthétique à mon goût.

Le modèle Thunder III

C'est la nouvelle appelation de la série B2V vers les années 1970. Le modèle ci-dessous est donc une Thunder III (III pour trois micros) dont j'ai fais la restauration. Corps plein en multiplis de 35 mm d'épaisseur, elle est équipée des micros dernière génération à plots séparés à vis fonctionnelles, ainsi que d'un manche avec vingt et une cases. Les modèles à partir de 1970 ont des têtes peinte en couleur sunburst et le cache truss-rod est en plastique noir uni. Une page spéciale est consacrée à cette restauration ici : ../Egmond Thunder III/Egmond Thunder III.htm

Les modèles Typhoon

Les modèles Typhoons sont dérivés de la 2V et 3V, elle même dérivée de l'Electra 2éme génération (celle qui avait "la nouvelle forme twist" comme indiqué dans le catalogue Paul Beuscher de 1963). C'est la gamme la plus difficile à classer car les points communs avec ses devancières sont vraiment si nombreux qu'il est difficile de les distinguer avec certitude. La seule différence visible était l'absence de chanfreins de confort sur l'Electra 2ème génération.

J'ai placé côte à côte sur la planche ci-dessous une 3V du catalogue Egmond 1965 et une Typhoon 3ES1 du catalogue 1968. Les spécifications (traduites en français) sont exactement les mêmes en 65 et 68.

Sur ce descriptif, on y apprend quand même que les micros "Powertone" apparus en 1963 seraient des "humbucker" (double bobinage) ... ?

Donc même forme et mêmes couleurs pour ces modèles, à part la tête de couleur noire et un manche de 21 cases pour la Typhoon.

Ci-dessous une Egmond 3V conforme au modèle catalogue ci-dessus. Corps finition vinyle noir, pickguard et tête assortis perloïd. Le manche de 20 cases permet de la distinguer d'une typhoon.

Ici une Typhoon 3 ES1 dernière évolution avec les micros P7 les plus récents et un manche de 21 cases, une finition vinyle rouge et une tête peinte couleur caisse. Le pickguard blanc est assez inhabituel en ce qu'il paraît uni sur la photo, alors qu'il devrait être normalement d'aspect "sparkling perloïd".

Ci-dessous une Typhoon 3V ES 1 avec une tête peinte couleur caisse. Elle serait presque originale, si ce n'est cette petite plaque ronde (rythm/solo) sous le sélecteur de micro qui ne devrait pas exister, et on devrait voir à la place un sélecteur rotatif à 7 positions. Le câblage sous la plaque a donc été probablement simplifié. Quel dommage de restreindre la palette sonore d'un tel instrument !

Il faut noter que sur beaucoup de modèles "vinyle finish", le gainage n'a pas résisté à l'épreuve du temps et il s'est souvent rétracté entrainant des déchirures peu esthétiques.

Pour information notons cette curiosité ci-dessous  vue dans le catalogue 1968, baptisée "Golden Flash" dont personne n'a jamais rencontré le moindre exemplaire en photo, et que je classe ici dans la section "Typhoon" de par sa forme assymétrique.

Cependant elle possède une finition luxueuse avec le vibrato TK3 à roulement à billes. D'après la traduction de la description de cette guitare, ce serait un instrument fabriqué sur commande, comportant manche et corps (?) en palissandre, mécaniques de luxe "Grover", sourdine, et équipement électronique professionnel de premier plan avec des possibilités sans précédent, et avec un accastillage doré !

Les modèles Tempest

C'est le haut de gamme de chez Egmond qui est introduit dans le catalogue de la marque en 1965. Comme les autres modèles, elle a subi au cours du temps quelques variations dans les formes et dans l'accastillage. Le pickguard est maintenant couleur écaille de tortue "tortoise shell" 3 plis, le manche est équipé de 21 cases, le nouveau vibrato est monté sur roulements à billes, et les micros sont différents. Le chevalet est doté d'un capotage chromé et les mécaniques sont individuelles et capotées.

La planche ci-dessous montre les trois différentes formes de corps et si en principe la couleur est le sunburst il est possible d'en rencontrer en vinyle noir. Noter également la forme et la couleur des têtes qui varie d'un modèle à l'autre.

On ne comprend pas très bien la rupture esthétique du modèle 1968 ci-dessous à gauche, qui montre une régression avec le retour de l'ancien vibrato, l'adoption des micros de la Rambler, un pickguard qui ne ressemble à rien, et la forme accentuée de la corne à gauche. Mais l'année suivante il disparaît du catalogue ...ouf !

Et voici la forme asymétrique la plus usitée de la Tempest modèle T3 de 1967

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Ci-dessous quelques détails de ce modèle T3 (1967) avec pickguard "écaille de tortue" trois plis et tête (petite) assortie. Mécaniques individuelles en métal. Le corps est en finition vrai sunburst trois couleurs.

Toutefois pour qu'elle soit complète il y manque, comme la précédente, le capot de chevalet.

Un autre beau modèle de Tempest presque identique au précédent avec toutefois un chevalet différent (quel est le bon ?) et une tête peinte en noir avec un arrondi un peu plus grand. Notez la taille importante du chanfrein de confort arrière !

Pourquoi en 1968 Egmond nous présente cette version atypique de "Tempest", qui constitue une régression si l'on considère la présence de l'ancien vibrato, avec les micros de la "Rambler" au lieu des "Magitone", et avec un pickguard dont l'esthétique est pour le moins curieuse ?

Ci-dessous un modèle Tempest qui montre bien les curieuses habitudes d'Egmond. C'est un modèle tardif puisqu'il utilise les micros P7 dernière génération apparus vers 1970. Mais on ne comprend pas pourquoi il reprend le corps symétrique de la Thunder en nous faisant faire un bond de cinq années en arrière !

Il y installe l'accastillage de la Tempest et notamment les mécaniques capotées individuelles ce qui l'oblige à rallonger légèrement la tête qui devient ainsi plus fine. Le modèle est quand même relativement réussi, mais pourquoi s'obstiner à faire du nouveau avec de l'ancien, plutôt que de s'atteler à la conception de nouveaux modèles ... !

C'est ainsi qu'Egmond verra sa chutte précipitée par la perte de son distributeur pour les Etats Unis, la SORKIN Music Company à New York qui choisira d'importer des productions japonaises mieux finies et à des prix plus que compétitifs.

Pour s'en convaincre il n'est qu'à regarder sur ce site la page que j'ai consacrée aux guitares japonaises Kent et voir la différence ! A la fin des sixties les japonaises ont  des corps en bois massif, des bindings blancs autour de manches fins, des bindings simples, doubles, voires triples autour des corps de certains modèles, les repères et les logos de la marque incrustés en nacre, alors que chez Egmond on en est encore au logos appliqués au pochoir, et aux corps en contreplaqué ... ! Cliquez ici pour voir la restauration de ce modèle.

Et une autre variété de ce modèle Tempest avec une tête étroite et allongée, et avec un logo Egmond toujours appliqué au pochoir mais verticalement cette fois. Toujours les micros P7 dernière génération, ce qui signifie que ce modèle, ainsi que les deux autres ci-dessus sont apparus à partir de 1970. Il est quand même facile de constater le manque d'innovation de la marque ... on tourne en rond chez Egmond !

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La Tempest basse

Comme il est habituel chez ce fabricant, chaque modèle de guitare possède sa basse assortie et c'est le cas ci-dessous avec une basse qui pourrait être une B2V de transition et peut-être une Tempest de toute première génération (vers 1965).

Ce modèle est vraiment atypique en finition vinyle rouge avec la tête couleur caisse. Nous notons  qu'elle est équipée des micros "Magitone" et d'un pickguard de couleur perloïd gris foncé très rare chez Egmond. Les mécaniques capotées sont différentes des Van Ghent équipant les basses précédentes.

Pas de sélecteur de micros mais simplement deux potentiomètres de volume et un de tonalité, formule que nous retrouverons sur toute la série Tempest.

La suivante est également atypique et arbore une couleur gris/blanc qui n'a pas encore été observé sur d'autres modèles.  Le pickguard "tortoise" est aussi nouveau et annonce le standard qu'il deviendra pour toute la gamme Tempest.

Le chevalet dépourvu de pontets individuels est d'un type que l'on voit sur les modèles antérieurs. Il devrait être un modèle roller-bridge (réf:6/312) capoté. Elle possède les micros "Magitone", le capot de cordier, les mécaniques chromées et capotées Van Ghent. Il y manque le repose-doigts dont nous voyons les deux trous de vis. Et toujours ce manche très long de 24 cases avec des trous de mécaniques sans oeillets...

Ci-dessous une belle basse classique de la série Tempest (probablement vers 1967) en finition sunburst. On remarque le double capotage chromé sur cordier et chevalet, la tête pourtant équipée des mécaniques chromées capotées Van Ghent, est maintenant plus large mais hélas toujours pas d'oeillets (bushings) sur un modèle qui se veut haut de game, et qui arbore un joli sunburst assorti au corps ...

Mais pourquoi ce capot de chevalet insupportablement haut et certainement gênant pour le musicien ! Notons les repères triples sur la touche qui sont habituellement caractéristiques des modèles exportés vers l'angleterre sous le label Rosetti.

Egmond violon

La plupart des fabricants surfant sur la mode lancée par Paul Mac-Cartney, ont eu un modèle copié de la célèbre Höfner violon à leur catalogue, et Egmond n'a pas échappé à la règle.

Notez la luxueuse finition des basses forme violon, avec un double binding autour de la caisse, un pickguard "tortoise" trois plis, ainsi que la découpe en forme de "E" dans le cordier, avec un chevalet capoté et des micros dernière génération (vers 1970).

Le modèle Colorado

On aime ou pas ce modèle hollow-body à l'esthétique un peu curieuse avec ses deux cornes pointues dites "à la florentine"...  Ce modèle possède une caisse de 60 mm d'épaisseur et je doute qu'il soit bien confortable pour le jeu debout par exemple. Ici, un joli modèle avec les micros "jazz", une petite réserve sur le chevalet qui ne semble pas être un modèle original.

D'une manière générale le liseré blanc autour du corps était peint, mais j'ai trouvé un modèle ci-dessous à gauche, pourvu d'un véritable binding en abalone. Est-il d'origine, je n'en suis pas certain non plus que les potentiomètres ! Normalement le chevalet est capoté comme le modèle ci-dessous à droite, dont pourtant le pickguard transparent devrait être blanc !

Colorado basse

Déclinaison version basse de ce modèle, dans différentes finition, naturel, sunburst, redburst, avec deux types de micros différents suivant l'année de fabrication. Normalement le chavalet doit être muni d'une capot.

Juste pour que vous sachiez qu'elle existe, j'ai vu une photo d'un modèle Colorado 12 cordes, mais d'une qualité si mauvaise que je ne l'ai pas trouvé digne de la faire figurer ici ! Si vous en avez une, je l'accueillerai avec joie d'autant que ce modèle semble être assez rare.

Modèle Président

Ce modèle est probablement le haut de gamme des semi-acoustiques Egmond.

Le premier plutôt début 60 avec les premiers micros "built in", le vibrato haut de gamme "Vibralux", le manche 20 cases avec repères "barettes", un clavier avec entourage chromé (rarement vu), avec une tête bénéficiant d'une finition plus luxueuse écaille avec logo Egmond et motif incrusté.

Le second plutôt vers 67/68 avec les micros "Magitone" plus récents, le vibrato luxe, un manche de 21 cases avec repères à trois points et le clavier à trois poussoirs.

Modèle Miami

Ici une 3EL3 bien documentée. C'est un instrument avec une caisse archtop de 80 mm d'épaisseur et une taille de 105 cm, un manche "varifort" de luxe avec touche en palissandre. Elle possède trois micros "Magitone" qui peuvent être contrôlés et présélectionnés de manière totalement indépendante et un seul pan coupé. On est étonné par le nombre de boutons et sélecteurs qui contrôlent les trois micros "magitone".

Le modèle Princess

Princess est l'appellation générale de la guitare hollow body la plus répandue de la marque. Au cours des ans, pour une forme sans changement, elle va avoir des appellations différentes, depuis Egmond 4, 5, 6, 7, puis Egmond Kentuky 2ES2V, en passant par modèle 76 ou modèle 80, pour finir par Egmond Princess. Elle ne figure plus sur le catalogue 1970.

Elle possède une silhouette caractéristique avec ses deux pans coupés symétriques dont chacun peu apprécier (ou pas) l'esthétique...

Elle est pourvue dès l'origine d'un truss-rod et va être déclinée en un, deux ou trois micros, avec ou sans vibrato, avec des finitions plus ou moins luxueuses.

Ci-dessous probablement la première édition de Princess avec l'antique plaque Royal à un seul micro, un modèle "budget" pour toutes les bourses.

Ici un joli modèle de Princess équipée de deux micros "powertone", et qui pourraît être l'Egmond 6 du catalogue 1965 ci-dessous. Petite réserve sur le chevalet qui ne semble pas original.

  

Voici une Princess qui dans le catalogue 1967 est désignée comme modèle E76. C'est probablement la mieux équipées de la gamme Princess avec notamment trois micros, le cordier-vibrato "vibralux" et l'électronique de la Miami présentée plus haut. Ici en finition "naturel".

Ci-dessous voici quelques modèles de différentes époques. La plus ancienne à gauche est encore équipée de l'antique plaque blanche supportant un micro. Les plus luxueuses à droite avec double binding autour de la caisse, pick-guard tortoise shell, repères sur toute la largeur du manche. Si les finitions étaient majoritairement en "sunburst", on trouve également des finitions "naturel" ou "cherry" (photo de droite).

Princess Basse

Les versions "basse" de la Princess sont également assez variées. Avec ou sans pickguard, et une implantation variée des switches et potentiomètres de réglages.

Le modèle Tornado

Curieux modèle que cette Tornado avec sa tête très avant-gardiste qui est probablement arrivée trop tôt sur le marché pour son époque car il ne s'en serait vendu qu'environ deux cent avant l'arrêt de sa production. Notons le "E" de "Egmond" stylisé sur la corne droite du corps.

Le modèle Club

A première vue on pourrait croire une kansas, mais elle s'en distingue par son cordier "trident" comme l'Hofner Club, mais aussi par la présence d'un clavier de trois boutons poussoirs pour la sélection des micros, un pickguard bien spécifique à son extrémité supérieure, et à une forme de tête genre Hofner.

J'ai quand même un doute pour l'avoir vue désignée sous le nom de Rambler qui est pourtant une solid body de forme bien différente. Sauf si l'on me met sous les yeux un catalogue Egmond la désignant ainsi, je préfère la considérer comme une Club.

Club basse

C'est également la copie basse de l'Hofner Club basse, mais contrairement à ses habitudes et pour une raison inconnue, Egmond fait un manche un peu plus court de 23 cases seulement au lieu de 24 habituellement, et pourquoi pas un 20 cases comme sur la Kansas ?  

Vous la reconnaîtrez facilement de par sa longueur de manche, par son cordier "trident" comme l'Hofner, mais aussi par la présence d'un clavier de trois poussoirs pour la sélection des micros, un pickguard bien spécifique à son extrémité supérieure, et à une forme de tête genre Hofner. Voilà c'est tout simple. Cet exemplaire est très bien conservé, mais je ne suis pas certain que les micros soient les modèles d'origine.

Le modèle Telstar

C'est manifestement une copie de la Télécaster de Fender au niveau de la forme générale du corps à une seule échancrure, de la tête si particulière à la Télécaster, ainsi que de la plaque chromée supportant les potentiomètres.

Elle existe également en version basse ci-dessous à droite, avec un manche de vingt cases seulement contrairement à l'habitude d'Egmond de faire des manches de vingt quatre cases.

A chacun d'apprécier si ce modèle plutôt tardif (années 70) est esthétiquement réussi ou pas !

Le modèle Tear Drop

Toutes les marques ont voulu avoir leur modèle Tear Drop donc Egmond a aussi sacrifié à cette mode. Ici un beau modèle sunburst trois couleurs avec pickguard tortoise shell, micros PK7, manche 21 cases. Après on aime ou pas notamment ce style de tête assez controversé, mais ça a le mérite d'exister.

Le modèle Blizzard

C'est un modèle à l'esthétique inspirée de la célèbre "Les Paul" de Gibson. Pour le moment difficile à dater mais je pencherai pour un modèle tardif des années 70, époque à laquelle la plupart des fabricants européens ont essayé de résister en vain aux productions américaines en faisant de nombreuses copies de Gibson et Fender. Cependant alors que la "Les Paul" à un corps solide en acajou avec table rapportée, la Blizzard adopte un corps creux de 4 cm d'épaisseur, selon la technique de fabrication habituelle de la marque. Ci-dessous un beau modèle magnifiquement conservé.

Blizzard basse

Même esthétique visiblement inspirée de la "Les Paul" de Gibson pour ce modèle basse bien conservé. Elle est entièrement originale.

Un très beau et rare duo de Blizzards !

Modèle Rosetti Triumph

Je vais dire de ce modèle la même chose que pour la Blizzard ci-dessus, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un modèle à l'esthétique visiblement inspirée de la  "Les Paul" de Gibson. Et ici on a poussé la ressemblance jusqu'à faire un manche de 22 cases ... comme la "Les Paul" ! Les micros sur supports noirs sont les Egmond P7 de 1970. La comparaison s'arrête là car le cordier, (malgré une rusticité désarmante), le chevalet (style tune'o'matic), le pickguard stylisé, ne sont pas habituellement employé chez Egmond. Donc c'est un modèle Rosetti composite assez rare sur lequel on peut soupçonner la "patte" Egmond, mais dont je ne saurais dire par qui il a été fabriqué ou assemblé à la demande de Rosetti.

Le modèle Flash

Quelques modèles tardifs probablement vers 1970 équipé de micros PK7, et qui n'ont rien à voir avec le modèle Flash 3ES1 de forme solid7 et plutôt du début de la décennie.

Je vous laisse juge de l'esthétique particulière de ces guitares ... ! Ces modèles sont d'ailleurs assez rares et je n'en ai jamais vu sur le marché. Probablement qu'ils n'ont pas eu une grande réussite commerciale.

Un modèle double manche

Un exercice de style que cette double manche qui n'a probablement pas eu un grand succès commercial.

Pour l'anecdote, faites attention à ce que j'ai vu sur les sites de vente de guitares Egmond : beaucoup de modèles montrent un mauvais positionnement des chevalets (bridges) qui rendrons impossible un accordage juste de l'instrument. En effet ces derniers chevalets sont du type "flottant" et ne sont donc pas fixés sur le corps de la guitare, mais maintenus en place par la pression des cordes.

Petit rappel : la distance entre la frette 1 (ou le sillet selon le cas) et la frette 12, doit être la même que la distance entre la frette 12 et le chevalet.

Ce panorama des solid body de la marque Egmond est maintenant terminé.  Je crois que vous aurez été surpris comme moi je l'ai été, par la variété et le nombre de modèles de ce fabricant particulièrement prolifique, et l'on comprend maintenant pourquoi Egmond a été le premier constructeur de guitares européen. Et encore je n'ai pas fait état des modèles purement acoustiques qui sont certainement encore plus nombreux que les électriques.

Si toutefois vous constatez des manques ou des erreurs, j'accueillerai avec plaisir toute information complémentaire sur ces instruments, avec le cas échéant des photos de vos propres modèles. En particulier si vous possédez des catalogues de la marque (autres que 65/67/70), cela pourrait aider à la chronologie de cette production et à une meilleure datation des modèles.

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